Total négocie avec Lukoil pour exploiter des pétroles de schiste en Russie

Publié le par collectif anti-gaz de schiste des Arcs sur Argens

Le pays est " stratégique " pour la major française, qui a déjà des accords avec Novatek dans le gaz La Russie reste une province pétrolière et gazière " stratégique " pour Total, répètent ses dirigeants depuis des années. Le groupe le confirme en cherchant à s'y développer dans les pétroles de schiste. Il négocie actuellement avec Lukoil, la première compagnie pétrolière privée russe, pour créer une coentreprise qui exploiterait ces huiles non-conventionnelle, a indiqué, jeudi 27 mars, le site Internet duFinancial Times. Des négociations qui ont débuté avant la crise ukrainienne et l'annexion récente de la Crimée par la Russie.

Premier producteur mondial d'or noir au coude-à-coude avec l'Arabie saoudite (environ 10 millions de barils par jour), la Russie cherche à développer ces pétroles non-conventionnels pour compenser le déclin de la production de ses gisements de Sibérie. Le pays détiendrait, selon le Département américain de l'énergie (DoE), les plus riches réserves de pétrole de schiste dans le monde, notamment dans la formation sibérienne de Bajenov. Lukoil a commencé une campagne d'exploration mais n'a pas encore trouvé de pétrole.

L'information tombe alors que la crise ukrainienne exacerbe les tensions entre Moscou, Washington et les Européens. Total s'est refusé à tout commentaire, tout comme Lukoil, qui avait pourtant révélé, il y a quelques semaines à des investisseurs à Londres, qu'elle discutait avec une major européenne. La politique de Total a toujours été de poursuivre ses activités dans des pays critiqués tant qu'une interdiction émanant du gouvernement français ou des Nations unies ne les interdisait pas, comme ce fut le cas en Irak et en Iran. " Nous sommes en Russie pour longtemps ", a souligné son PDG, Christophe de Margerie, début mars, au CERA Week de Houston (Texas).

L'intérêt de la compagnie française, qui doit sans cesse reconstituer ses réserves, est évident. D'autant plus qu'elle dispose déjà d'un savoir-faire grâce à l'extraction de condensats (gaz assez liquides) aux Etats-Unis en recourant avec son partenaire américain Chesapeake Energy, à la technique controversée de la fracturation hydraulique. Elle a récemment décroché un permis d'exploration d'huile de schiste en Argentine. [...]

M. Poutine, qui n'hésite pas à pressurer les compagnies produisant du pétrole et du gaz conventionnels, a accordé en septembre 2013 des exonérations fiscales pour les forages en mer et l'extraction de pétroles de schiste. La Russie se montre en revanche beaucoup plus prudente sur l'extraction des gaz de schiste, probablement présents en grande quantité sur son territoire. Leur fort développement a longtemps été qualifié de " mythe " par Alexeï Miller, patron de Gazprom. Jusqu'à ce que M. Poutine admette qu'il y avait bien une " réelle révolution "des hydrocarbures non-conventionnels. Jean-Michel Bezat Le Monde du 29 mars 2014

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